mardi 30 janvier 2007

Film: The Good German ... de l'esthétique et peu d'âme

The Good GermanOpinion ★★
Déception à la sortie de ce film de Soderbergh. The Good German est une pâle imitation des classiques des années 1940 comme Casablanca ou The Third Man. C'est bien dommage pour un film à l'esthétique irréprochable.

C'est l'histoire de Jake Geismer (George Clooney), un correspondant de guerre américain qui débarque à Berlin en cet été 1945 pour couvrir une conférence entre américains, russes et britanniques, en pleine manœuvres politiques, diplomatiques et coups bas entre les services de renseignements américains et soviétiques pour le partage de l'Allemagne et le contrôle de l'Europe.

Cependant, Jake ne peut s'empêcher de penser à Lena (Cate Blanchett) une allemande qui a travaillé pour lui avant la guerre à Berlin et dont il était épris lorsque la guerre les a séparés. La retrouvaille se produit plutôt qu'il ne le pensait.

Afin de protéger son jeune époux, Lena vend son corps aux américains dans l'espoir de sortir d'Allemagne avec son mari qui faisait partie de l'équipe de scientifiques allemands qui ont conçu les missiles V2. Le problème est que dans le camp scientifique où ils ont travaillé, des prisonniers juifs y travaillaient 24h/24 jusqu'à la mort. Le couple est donc passible de jugement pour crime de guerre.

The Good GermanL'histoire donc va tourner autour de la survie de Lena et son époux, des tractations politiques, des américains qui sont prêts à fermer les yeux sur les crimes de certains pour gagner leur expertise en balistique.

Bref, rien que d'essayer de résumer l'histoire me donne un mal de tête, et c'est bien là mon grand reproche au film qui se perd à mi-chemin entre l'intrigue politique et d'espionnage du style de The Third Man et la romance de deux amants perdus à la Casablanca.

Bien dommage car l'effort était louable avec une distribution qui incluait Tobey Maguire ou encore Beau Bridges.

samedi 13 janvier 2007

DVD: Following... prémice à Memento

Following posterOpinion ★★
Avec près de 8 ans de retard, j'ai loué Following (1998) de Christopher Nolan; c'est le premier long métrage de ce prodige du cinéma britannique.

On reconnait rapidement le style Nolan à travers une chronologie non-linéaire des évènements, avec des allers et retours dans le temps, mais de manière moins «chaotique» que Memento.

C'est l'histoire de Bill (Jeremy Theobald), un chômeur qui a des ambitions d'écrivain et qui cherche à tuer le «temps libre» que sa situation sociale précaire lui procure. Il décide de suivre des gens au hasard dans la rue, d'où le titre du film, afin de connaitre leur parcours quotidien, sans toutefois interférer dans leurs vies. Il espère pouvoir s'en inspirer pour son écriture.

Il se fixe toutefois des règles pour ne pas dégénérer en psychopathe: ne jamais suivre la même personne deux fois, ne jamais suivre des femmes dans des ruelles, etc.

Following: Bill & CobbTout va changer lorsque Cobb (Alex Haw), un gentleman cambrioleur, se rend compte du manège de Bill. Mais au lieu de le semer, Cobb va à la rencontre de Bill, et lui propose de se joindre à ses cambriolages. Cobb apprend à Bill les dessous du «métier» et lui montre les petites touches qu'il laisse à son passage dans les appartements de ses victimes, comme des sous-vêtements féminins afin mettre du piquant dans la vie de ces inconnus.

Au détour d'un cambriolage, Bill est fasciné par les photos d'une des victimes, la blonde (Lucy Russell) qu'il cherche à rencontrer, et c'est là que l'histoire se complique. La fin de l'intrigue réserve d'assez bonnes surprises. Mais à vous de les découvrir.

Nolan démontre un talent certain d'écriture et de mise en scène qui se confirmeront par la suite dans Memento, Insomnia, Batman Begins ou plus récemment avec The Prestige. A noter que Nolan a inclus des petits rôles à Jeremy Theolbald et Lucy Russell dans Batman Begins.

Following: The Blonde

dimanche 7 janvier 2007

Film: Children of Men

Children of Men posterOpinion ★★
La littérature britannique a produit plusieurs auteurs futuristes, de George Orwell et son fameux Nineteen Eighty-Four à Aldous Huxley avec Brave New World, avec une vision de l'avenir souvent très sombre. Mais contrairement à ces deux classiques publiés dans la première moitié du 20e siècle, The Children of Men de P.D. James a été publié en 1992.

L'histoire se déroule en 2027, l'infertilité s'est généralisée depuis près de 18 ans chez les femmes du monde entier, ce qui au fond revient à la condamnation de l'humanité à la disparation. Personne n'arrive à expliquer la raison de l'infertilité: certains accusent la pollution, d'autres les manipulations génétiques ou encore une malédiction divine.

Clive Owen & Julianne MooreLe monde plonge dans le désespoir qui mène à des tensions sociales et des violences quotidiennes.

Dans ce monde du futur, la Grande Bretagne est devenue une «forteresse policière», un peu à celle décrite par Orwell, où l'État contrôle tout le monde, persécute les immigrants clandestins et les garde dans des camps de concentration avant de les expulser par bateau. Une résistance armée s'active mais cela ne fait qu'aggraver la tension et le chaos dans le pays.

C'est dans cet environnement que Julian (Julianne Moore) une résistante à l'oppression de l'État contacte son ex-mari Theo (Clive Owen) pour lui demander de l'aider à sortir du pays la jeune immigrante clandestine Kee (Clare-Hope Ashitey) qui représente un miracle pour ses contemporains, car elle est enceinte. Le parcours pour sortir sera chaotique et périlleux pour ses aventuriers. A noter dans le casting, les contributions de Michael Caine et Chiwetel Ejiofor.

C'est le réalisateur mexicain, Alfonso Cuaron (Y Tu Mama Tambien, Harry Potter and the Prisoner of Azkaban) qui a adapté le roman de P.D. James, avec un style direct dont beaucoup de plans avec caméra à l'épaule, comme un reporter de guerre, ce qui rajoute à la tension des scènes.

Excellent long métrage, intelligent et passionné. J'ai aimé les petits clins d'oeil visuels: le prisonnier cagoulé à la manière d'Abu Ghraib, ou encore à la pochette de l'album Animals de Pink Floyd (voir photo ci-dessous).
Children of Men



lundi 1 janvier 2007

Film: Little Children, un petit air d'American Beauty

Little Children posterOpinion ★★
Un petit d'air d'American Beauty souffle sur ce film du réalisateur de In The Bedroom, Todd Field. Ce dernier nous transporte dans une banlieue de classe moyenne typique des É-U, dans une sorte d'étude "anthropologique" de la vie de ses gens: leurs désirs, leurs angoisses, leurs préjugés, le tout dans une hypocrisie invraisemblable que le film démantèle petit à petit.

Mais contrairement à l'oeuvre de Mendes qui pouvait nous soutirer un sourire ou deux, celle de Field prend une approche plus "crue" dans sa façon de dépeindre les situations dans lesquelles se retrouvent ses personnages. Personnellement, j'ai été mal à l'aise avec deux ou trois scènes où le réalisateur ne montre rien, mais où il suggère de manière explicite ce qui se passe. C'est le signe qu'il réussit à toucher ses spectateurs.

En opposition à cette brutalité des situations, Field expose merveilleusement les sentiments des gens, de manière qui ne laisse personne indifférent, et sait très bien faire croiser les différents personnages et histoires du film.

Winslet & WilsonC'est Kate Winslet (conjointe de Sam Mendes!) qui tient le principal rôle d'une mère au foyer , Sarah, qui se sent "coincée" dans une vie monotone, entre son mari accroc du travail et un environnement aseptisée qui lui ont enlevé la joie de vivre. Elle croise Brad (Patrick Wilson) un père de famille, ancienne gloire de football collégial qui a du mal à se reconvertir dans autre chose et qui se sent diminué par son épouse Kathy (Jennifer Connelly); le tout dans un voisinage où un potentiel pédophile vient d'être relâché de prison après un premier délit d'exhibitionnisme. J'arrête la description ici pour ne rien révéler de l'histoire.

La direction de la photo et le montage sont excellents, avec une petite touche de narration subtile et bien dosée. La musique est signée Thomas Newman, et oui, le compositeur d'American Beauty.

On a à faire à un des meilleurs films de l'année en ce qui me concerne. Avec ses nominations aux Golden Globe, le chemin est bien tracé pour les Oscars. Voici la bande annonce du film (cliquez sur > pour visionner):

Film: Angel-A, ça devrait plutôt être «C»

Angel-ABonne année 2007 !

Opinion ★★
En cette première chronique de l'année, un «petit» film qui est sorti au Québec un an après la France. Il s'agit d'Angel-A, l'avant dernier long-métrage de Luc Besson.

C'est Jamel Debbouze qui interprète le rôle principal d'un jeune escroc, André Moussa, qui doit de l'argent à plusieurs malfrats de Paris. Ces derniers s'impatientent de récupérer leur argent, et la pression s'accentue sur André dont la vie est très menacée.

Dans un moment de désespoir, André est sur le point de se jeter d'un des ponts de Paris, c'est alors qu'il croise Angel-A (Rie Rasmussen) une belle blonde au physique de top-modèle (c'en est un!) qui est sur le point de se jeter du même pont. Cette rencontre va changer le cours leurs vies.

Rasmussen & DebbouzePendant une partie du film, le scénariste essaie de maintenir un faux suspense: est-ce que Angel-A est réelle? est-ce un ange? mais sans trop insister car on finit par le savoir assez rapidement. Pour connaitre le reste du film, qui n'est pas extraordinaire, le DVD fera l'affaire!

Et oui, déception d'un film dont l'esthétique Besson est toujours irréprochable, mais qui malheureusement manque d'énergie, et que même un Jamel n'a pu sauver avec toute l'énergie dont il est capable. Je reste également sceptique quant au choix de Rie Rasmussen, qui donnait du plaisir à la regarder, mais dont la performance était pour le moins pathétique. Elle devrait en rester à son métier de top-modèle ou encore à des navets comme Femme Fatale.
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